Faf Affiche Phonethon 2022 1
PHONÉTHON 2022 :
REPONDRE A UNE SITUATION D’URGENCE

Après l’offensive meurtrière menée contre l’Artsakh en 2020, nous sommes aujourd’hui face à une nouvelle guerre, cette fois, contre l’Arménie. Désormais toute implication sur le terrain est devenue précieuse, notamment dans les régions frontalières (Syunik, Tavush, Gegharkunik…). Le Fonds Arménien de France a lancé un vaste programme de soutien aux populations locales. Avec la participation de tous, le Phonéthon 2022 devrait lui permettre de renforcer et d’amplifier ses actions.

Sur le terrain, les habitants des villages frontaliers arméniens restent fermes sur leurs positions. Ils forment des groupes d’autodéfense. Il est urgent de les aider en leur donnant les moyens de rester sur leurs terres et de les développer.
Une réponse adaptée doit être apportée à chaque situation. Le Syunik, grandement menacé, reste debout malgré les inquiétudes de ses habitants qui s’organisent. Les récoltes de blé de cet été vont assurer le pain pour l’hiver et des semences pour la prochaine moisson. Au Tavush, le programme agropastoral qui se développe depuis 13 ans s’est engagé cette année vers la transmission des savoirs avec l’ouverture du Lycée agricole Patrick Devedjian. En Artsakh, le programme de reconstruction est bien avancé et nombre d’habitants exploitent déjà leurs terrains et peuvent vivre de leurs récoltes. Au Gegharkunik un nouveau programme d’aide aux villages frontaliers va être lancé dans quelques mois. Enfin, comme chaque année, une aide sera accordée aux Arméniens du Liban : écoles et formation professionnelle.
Le Phonéthon 2022 sera parrainé par Jean-Christophe Buisson et Sylvain Tesson. Avec eux, cette nouvelle édition permettra de pérenniser les actions communes du Fonds Arménien de France et de ses donateurs. Alors n’attendez pas, effectuez dès à présent votre don.
Merci pour votre générosité.

OBJECTIFS DU PHONÉTHON 2022

100 serres : 250 000 € –  Soit 2 500 €/Serre
200 ruches : 20 000 € – Soit 100 €/Ruche
100 000 arbres fruitiers : 300 000 € – Soit 3 €/Plant d’arbre
4 millions de plants de légumes : 320 000 € – Soit 0,08 €/Plant de légume
50 motoculteurs : 50 000 € – Soit 1 000 €/Motoculteur
Formations : 120 000 €

SYLVAIN TESSON ET JEAN-CHRISTOPHE BUISSON
DEUX PARRAINS ENGAGÉS

Sylvain Tesson, écrivain voyageur et Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint du Figaro Magazine, seront les parrains de cette nouvelle édition du Phonéthon.
Ils se sont passionnés pour l’Arménie, sa culture et son peuple. Cet amour ne date pas d’aujourd’hui.
Lors de la guerre des 44 jours, ils se rendent en Artsakh, quelques jours avant le cessez-le-feu, pour réaliser un reportage pour le Figaro Magazine. Ce sera le premier d’une longue série d’articles qui sont parus depuis, dans ce magazine. Depuis l’agression de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan en 2020, Jean-Christophe Buisson n’a eu de cesse d’alerter quotidiennement sur Twitter de la situation cruciale dans laquelle se trouvent l’Arménie et l’Artsakh. Ces deux contrées leur ont donné à chacun la force de témoigner.
Ils étaient de nouveau ensemble en Arménie, début octobre pour une série de reportages et de rencontres. Leur parrainage du Phonéthon 2022 porte un message commun : participer à « l’effort de paix » et démontrer « l’engagement normal pour son semblable ». Pour l’un comme pour l’autre, être parrain du Phonéthon est une façon de passer de la parole aux actes.

Comment a commencé votre engagement pour l’Arménie et pourquoi ?

Sylvain Tesson : Un jour où je rentrais chez moi à bicyclette (j’étais parti de Singapour…), j’ai traversé la frontière entre l’Iran et l’Arménie.
Depuis des mois, je roulais dans les étendues de l’Asie : j’avais souffert dans les chaleurs du Pakistan et de l’Iran. Soudain, je passai le pont militaire sur le fleuve Araxe.
C’était la guerre (déjà ! encore ! toujours !), nous étions en 1994. Un soldat m’a accueilli, m’a parlé français et subitement, comme dans un éclair, j’ai eu l’impression d’être arrivé chez moi, sous des douces tonnelles où il faisait moins chaud, et que mon voyage à vélo autour du monde s’achevait ; que j’avais regagné ma maison (alors qu’il me restait encore trois mois d’efforts !). Cette anecdote banale est une réponse. Par de mystérieux liens (pas si mystérieux car l’Histoire l’explique) un Français n’est pas dépaysé en arrivant en Arménie. Comme si les fuseaux horaires, les monts et les steppes qui nous séparent s’annulaient par les grâces d’une compression spatio-temporelle induite par une proximité spirituelle.
Depuis lors, puisque j’ai senti en arrivant en Arménie que j’avais touché un parvis de la France, l’engagement allait de soi. On ne devrait jamais poser votre question. Ou bien plutôt on devrait toujours y répondre ainsi :
« Mais enfin, c’est normal pour un Français de s’engager pour son semblable, son frère ».
Jean-Christophe Buisson : Depuis mon entrée au Figaro Magazine comme grand reporter en 1994, je n’ai cessé de m’intéresser aux pays d’Europe orientale et au monde slave. Après les Balkans, je me suis souvent rendu dans la Russie des grandes villes, puis dans la Russie caucasienne, puis j’ai franchi le Caucase et j’ai échoué dans ce qui m’a semblé être le paradis : l’Arménie. Une quiétude, une beauté, un décor que je n’avais encore jamais vus, des sensations que je n’avais encore jamais ressenties. L’impression de ne plus être au XXIe siècle, mais peut-être il y a 1 000 ans ou 2 000 ans. Des paysages, un patrimoine et un peuple qui m’ont marqué dans ma chair, dans mes yeux, dans mon coeur. Un choc presque tellurique.
Au point que j’ai décidé, dans le cadre de mon travail, d’organiser des voyages de lecteurs du Figaro tous les ans pour faire partager mon émotion. Jusqu’en 2019…

Pourquoi avez-vous accepté ce parrainage et en quoi l’action du Fonds Arménien vous paraît-elle importante ?

Sylvain Tesson : Parce que le nerf de la guerre (et guerre il y a) est de financer les opérations afin de transformer nos intentions en actions. Si le discours n’est pas suivi d’effets, alors, nous resterons de gentils imprécateurs platoniciens qui ajoutons nos larmes au chagrin des nations. Notre intention est de préserver la survie de l’Arménie et de l’Artsakh, l’intégrité des frontières, la permanence de sa présence. Pour être et durer, il faut lutter. Et pour lutter il faut avoir des ressources. Je suis honoré de participer à l’une des actions de collecte de fonds qui alimenteront la source de l’action !

Jean-Christophe Buisson : Les Arméniens constituent un peuple pacifique qui n’a d’autre ambition que de survivre et de se reconstruire après des siècles de souffrances et de tragédies.
Cela ne peut se faire qu’avec l’aide de toutes les bonnes volontés sur place et dans la diaspora. Avec des projets concrets, durables pour atteindre l’objectif crucial dont dépend leur avenir : l’amélioration des conditions d’existence et de travail en Arménie et en Artsakh. C’est le seul moyen pour que jeunes et moins jeunes restent dans le pays de leurs ancêtres et assurent la pérennité de leur identité ! Il faut donc qu’ils puissent avoir des écoles, des infrastructures économiques, des habitats, des puits, des ponts, des routes – autant de choses qui nous paraissent aller de soi en France… C’est exactement ce que fait admirablement le Fonds Arménien de France en finançant des dizaines de projets à Stepanakert, Gumri, Goris ou Madaghis. Sans ces projets, élèves, enseignants, soignants, agriculteurs quitteraient le pays, faute de moyens, d’espoir, d’avenir…
Depuis deux ans, je tente d’alerter presque quotidiennement l’opinion publique française via Le Figaro et les réseaux sociaux sur la menace qui pèse sur les Arméniens. Mais j’essaie aussi de montrer ce que sont l’Arménie et l’Artsakh, leur histoire, leur patrimoine, leur peuple, leur vie quotidienne.
Le Fonds Arménien aide à ce que tout cela perdure, c’est pour cela qu’être le parrain du Phonéton avec mon ami de 25 ans Sylvain Tesson est pour moi à la fois une évidence et un honneur. Si nous pouvons convaincre un maximum de Français d’origine arménienne ou non à participer à ce que j’appellerais volontiers cet « effort de paix », j’en serais fier et soulagé.

Quel est votre point de vue sur la situation présente de l’Arménie ? Comment peut-on l’aider ?

Sylvain Tesson : Je m’inspire de l’énergie de mes amis Hovhannès Guevorkian, représentant de la République d’Artsakh, et de madame l’ambassadrice d’Arménie Hasmik Tolmajian. Leur mot d’ordre : ne pas désespérer.
Abandonner la lutte serait insulter la mémoire de ceux qui combattent depuis des siècles pour la survie de l’Arménie.
Des signes encourageants se manifestent. L’Europe, tout occupée à indexer ses indignations morales sur ses intérêts économiques, comprend tout de même, après avoir brillé par son indifférence, qu’on ne peut pas réserver ses soutiens aux seuls pourvoyeurs de gaz et de pétrole. Ce qui relie l’Azerbaïdjan au monde européen : un gazoduc. Ce qui nous lie à l’Arménie : une tresse indéfectible et invisible dont l’Histoire file l’écheveau sur la haute lisse de la foi et de l’esprit.

Jean-Christophe Buisson : Nous vivons une époque où ce qui ne se voit pas n’existe pas. Pas ou peu d’images de la terreur dans laquelle les Azerbaïdjanais ont plongé depuis deux ans les Artsakhiotes et même les Arméniens d’Arménie en septembre dernier. C’est que cette terreur n’existe pas. Or, elle existe et elle est de plus en plus violente, féroce, cruelle ! J’ai eu l’opportunité de me rendre en Artsakh depuis 2020 et de voir ce qu’ils font subir aux populations toute l’année. C’est une guerre à bas bruit, quasi silencieuse. Comme un supplice chinois. Des paysans sans cesse harcelés ou menacés quand ils travaillent dans leurs champs ou dans leurs vignes. Des coupures d’eau, de gaz, d’électricité ou de connexion internet. Tous les jours ou presque, des coups de feu en l’air ou sur des
maisons et des véhicules, comme autant d’incitations à quitter les lieux en les rendant invivables. Ce qui se passe là-bas, c’est une épuration ethnique « en douceur ». Et le phénomène est en train de se répéter en Arménie même, dans le Syunik et le long de la frontière, dans les villages un peu isolés. Seule, l’Arménie ne s’en sortira pas. Le monde démocratique et civilisé – le nôtre – doit se pencher sur elle et la protéger, l’aider à grandir
et à se défendre. Pour y parvenir, il faut une mobilisation médiatique et politique. Ce n’est pas moi qui le dis,
c’est l’Histoire. En 1915, trop occupés à s’entretuer, les Européens n’ont pas réagi au génocide. En 2020, trop occupés par les élections américaines et l’épidémie du Covid, les Européens n’ont pas réagi. En 2022, trop occupés par la guerre en Ukraine ou la crise énergétique et financière qui les menacent, les Européens vont-ils encore oser ne pas réagir quand l’Arménie est attaquée ?

UNE RÉGION MENACÉE MAIS DEBOUT !

Depuis la fin de la « guerre des 44 jours » en 2020, les Azéris n’ont cessé de mener des incursions dans les villages frontaliers en Arménie, avec plusieurs morts et des terres accaparées.
Depuis le 13 septembre 2022, les forces armées azéries ont tiré intensivement dans les provinces du Gegharkunik, de Vayots Dzor et du Syunik où Goris, Karashen, Kornidzor, Kapan ont été spécifiquement visées afin d’établir une continuité territoriale entre l’Azerbaïdjan et la Turquie.

Que va devenir le Syunik ? Que vont devenir ses habitants ? Que vont devenir ses villages qui sont, depuis le printemps 2021, l’objet de tous les soins et actions du Fonds Arménien de France ?

Dès la fin de la dernière guerre, le Fonds a mobilisé toutes ses forces vives, tous les moyens financiers pour aider les habitants à rester sur leurs terres : distribution de poules pondeuses, de plants d’arbres, de plants de légumes, des semences de blé, des ruches, implantation de serres, travaux d’adduction en eau potable et d’irrigation, et dernièrement, une mission en vue de la rénovation du canal de Sissian pour irriguer les terres agricoles situées sur le plateau de la rive droite du Vorotan….
La plupart des actions entamées pour l’aide de première urgence se sont poursuivies en 2022 afin de s’inscrire dans la durée.

L’EAU POTABLE ET D’IRRIGATION

L’eau est vitale pour les besoins humains et la capacité d’autosuffisance alimentaire. Les villages sont en demande non par manque d’eau, mais à cause de la vétusté des installations. Pour y remédier, les travaux sont coûteux et les municipalités, faute de moyens, se tournent vers le Fonds Arménien. Dans trois villages, les travaux sont terminés et l’accès à l’eau est opérationnel.
A Svarants, début septembre, le Fonds Arménien de France a rénové et reconstruit 4 captations d’eau, remplacé 2 km et rénové 3 km de canalisations entre les sources d’eau et le village.
La mairie de Tatev a pris à sa charge les travaux restants (installation d’un réservoir d’eau et rénovation du réseau de distribution dans le village). Grâce à cette action, les villageois de Svarants peuvent boire l’eau du robinet.
A Aravus, les habitants ont désormais accès à l’eau à proximité de chez eux pour leurs besoins quotidiens et pour leurs activités agricoles.

Im G20220924120656 Copie Scaled

La réalisation des 2 fontaines-abreuvoirs a été vitale, l’accès à l’eau permettant de stabiliser puis de dynamiser l’écosystème économique et social du village.
L’inauguration des deux fontaines a eu lieu le 10 mai 2022, en présence de l’équipe du Syunik, (Séda Mavian, David Alexandrian, Nerses Chadounts – ancien maire de Tegh-, Artur Mirzoyan et Samvel Ivanyan), les partenaires (le constructeur Vahé Paronian et le contrôleur des travaux), les autorités locales (les maires d’Aravus, de Tatev, de Tegh et son adjoint) et de Suzanne Senellart de l’équipe de France qui suit ces projets. L’ambassadrice de France, Anne Louyot, en visite dans le Syunik, s’est rendue dans le village le 25 juin pour rencontrer les habitants.
A Khndzoresk, la FAO (organisation pour l’alimentation et l’agriculture créée par les Nations-Unies en 1945) avait commencé un projet pour l’irrigation de 200 hectares de terres arables. Le village a souhaité bénéficier d’une superficie plus importante. Le Fonds Arménien de France a entrepris de fournir le matériel nécessaire, soit 440 mètres de tuyaux supplémentaires.
On passe donc de 200 hectares à 320 hectares de terres irriguées. C’est le village qui fait les travaux.
Comme pour Svarants et comme pour Khndzoresk, le fait d’associer les mairies et leur personnel dans les travaux, les responsabilisent et les transforment en acteurs des réalisations.
Les travaux du village de Balak viennent de commencer et ceux des villages de Ltsen et de Vaghatur sont en cours d’étude .
En matière d’irrigation, au mois de mai dernier, le Fonds Arménien de France a initié une mission de pré-étude pour la rénovation du canal de Sissian.
Du 3 au 6 mai 2022, une équipe menée par Vazken Andréassian, hydrologue et directeur d’une Unité de recherche à l’INRAE (l’Institut National de Recherches pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement, en France) a parcouru les 40 km du canal afin d’établir un état des lieux précis et d’identifier l’ampleur des travaux de rénovation. Selon Vazken Andréassian, « il s’agit d’un canal d’irrigation qui retient l’eau des torrents qui dévalent des sommets pour la répartir sur les champs des villages des hauts plateaux : Tsghouk, Sarnakounk, Spendarian, Angeghakot… Le canal n’est plus aujourd’hui fonctionnel que sur ses 18 premiers kilomètres. Même cette première partie nécessite des réparations (vannes de dessertes, abreuvoirs latéraux, berges et radier du canal abîmés par endroits). La survie économique des villages de cette région de hauts plateaux dépend de la possibilité d’intensifier les cultures fourragères ».

LA DISTRIBUTION DE RUCHES

En mai 2021, des ruches avaient été données à Daniel Danielyan, apiculteur établi dans le Kashatagh avant la guerre. Installé par la suite à Tegh, premier village d’Arménie en venant de l’Artsakh, il avait pu transporter 30 ruches. Le Fonds Arménien de France lui en avait fourni 25, comme à Narek, également apiculteur, établi à Nerkin Khndzoresk. Durant l’été 2022, 50 ruches à double compartiments ont été distribuées dans les villages frontaliers (Akner, Verishen, Verin Khotana) à des apiculteurs et des écoles car celles-ci veulent transmettre le savoir sur cette activité et la faire découvrir aux enfants. Il y a là une double fonction : l’enseignement et la production du miel pour la cantine de l’école.

L’ÉCONOMIE FAMILIALE : DES LÉGUMES ET DES FRUITS

L’INSTALLATION DE SERRES

Cette année, en septembre, dix serres de 100 m2 chacune, de fabrication française, ont été installées dans les villages de la région : Khot, Vorotan, Shurnukh, Nerkin Khndzoresk et Shinuhayr. Cinq autres serres ont suivi.
Elles ont été distribuées selon des critères précis : les personnes les plus nécessiteuses, les familles qui ont perdu un proche lors de la guerre ou dont un proche a été blessé, celles qui ont été déplacées de l’Artsakh au Syunik et celles des villages frontaliers.
Ces serres vont leur permettre d’être plus performantes car la période de production a ainsi une durée de vie plus longue.
Les cultures d’aubergines, de tomates, de poivrons, de choux et de concombres commencent plus tôt et finissent plus tard. Et deux récoltes par an sont possibles.
En juillet de cette année, les derniers plants de légumes ont été distribués dans les villages autour de Sisian. Leur production permet l’autosuffisance alimentaire des familles des villages et la commercialisation de la surproduction.
Les plants de légumes aident à la reconversion des agriculteurs suite à la perte de leurs pâturages du fait de la guerre. Au total, depuis 2021, 1 300 000 plants de légumes ont été distribués.

LA DISTRIBUTION DE PLANTS D’ARBRES

En novembre 2021, de nombreux agriculteurs de la région, notamment à Khnatzakh et ses villages environnants (Nerkin Khndzoresk, Vaghatur et Aravus) avaient reçu des plants de pommiers, poiriers, noyers, kakis, mûriers, pêchers, cornouillers et noisetiers. Ces actions ont été portées par le Fonds Arménien de France en collaboration avec la Fondation Aznavour. L’action s’est poursuivie en 2022.
Au total, depuis 2021, 100 000 plants d’arbres ont été distribués.

309545544 418767810408086 3072210444761324534 N

LA RÉCOLTE DE BLÉ : DU JAMAIS VU !

460 tonnes de semences distribuées en 2021 à 1500 familles bénéficiaires dans les villages autour de Tegh, Goris et Kapan ont permis de récolter 4 500 tonnes cette année, ce qui représente 40 % des besoins alimentaires annuels de la région. Bedros Terzian, le président du Fonds Arménien de France était présent lors du fauchage en juillet. Les agriculteurs disent ne jamais avoir vu un blé de cette qualité et de ce rendement. Ils conservent une partie des grains pour les replanter à l’automne ; le reste est vendu. Cette opération s’est inscrite dans le cadre du projet de développement agricole du Syunik, mené par le Fonds Arménien de France.
L’investissement du Fonds a été de 197 000 € avec un partenariat avec le gouvernement arménien qui intervient à hauteur de 50 000 €.

Nonna Mirzoyan Im G20220714115105 Copie Scaled
ACCOMPAGNER LES FAMILLES RÉINSTALLÉES

Après avoir perdu les trois quarts de leur territoire, suite à la guerre de 2020, les Artsakhiotes renouent, pas à pas, avec la vie. Alors que le Fonds Arménien mondial Hayastan et le gouvernement entreprennent rapidement la construction de logements destinés aux populations déplacées, le Fonds Arménien de France s’attelle à leur apporter de quoi se nourrir : installation de serres ; distribution de plants d’arbres fruitiers, de légumes, de semences et de ruches. En parallèle, l’École Professionnelle Yeznig Mozian, créée en 2015 à Shushi, est déplacée dans la capitale Stépanakert.

Comment survivre ou simplement vivre quand une partie du territoire a disparu ?
Faire avec ce que l’on a ou ce qu’il reste demande de la force et du courage. C’est ce que partagent en commun le Fonds Arménien Mondial, le Fonds Arménien de France, d’autres acteurs et les habitants. Ces derniers sont restés pour la plupart, le coeur meurtri mais avec espoir.

Areg Balayan Artsakh Abx P7338 Copie Scaled

DES HABITATIONS POUR SE RELOGER

Le Fonds Arménien Mondial a entrepris la construction d’habitats neufs – pour reloger les familles qui ont tout perdu – dans plusieurs quartiers de la capitale Stepanakert, et à Ivanyan dans la région d’Askeran. A partir de février 2022, le Fonds Arménien de France, en collaboration avec l’Oeuvre d’Orient et avec Artsakh Toun, contribue à un projet pilote de construction de 9 maisons préfabriquées. Elaboré à la demande de Hayk Khanumyan, ministre de l’administration territoriale d’Artsakh, il a été initié et élaboré par Gregory Guerguerian et Movses Der Kevorkian pour Artsakh Toun, en concertation avec le Fonds Arménien de France.

D’un coût total de 420 000 €, le projet est financé à hauteur de 250 000 € par l’Oeuvre d’Orient, par le Fonds Arménien de France (100 000 €), par Artsakh Toun et par des dons privés. Une partie du financement du Fonds Arménien (21 232 €) provient de la vente aux enchères organisée par l’Association Euro-Arménienne pour l’Art Contemporain et l’Organisation Terre et culture, le 9 juin dernier.
En complément, à l’initiative et sous la maîtrise d’oeuvre du Fonds Arménien de France, une partie agriculture, avec la création de petites exploitations agricoles pour favoriser le développement économique a été l’un des objectifs du Phonéthon 2021. Chaque famille relogée disposera de 500 à 1 000 m2 de terres à exploiter. Dans chaque village où seront construites des maisons individuelles, le Fonds Arménien de France prendra le relais en matière agricole.
Les besoins sont énormes, les demandes des habitants concernent des semences de blé, d’orge, de maïs, de plants d’arbres fruitiers, de serres, de plants de légumes, de ruches… Depuis 2021, 200 000 plants d’arbres fruitiers, 3 300 000 plants de légumes et 150 ruches à double compartiment ont été distribués.

Artsakh Press Mpg 7837 Copie Scaled

DES SERRES PROVIDENTIELLES

Les serres permettent de produire les légumes de la consommation familiale classique : aubergines, tomates, poivrons, concombres.
Elles assurent l’autosuffisance alimentaire des populations et favorisent la commercialisation des surplus de leurs productions agricoles. Pour exemple, une serre d’environ 100 m2 permet de générer 4 mois de salaire moyen pour une famille. C’est en mai de cette année que s’est terminée la première phase d’installation. Grâce à l’engagement du Fonds Arménien de France et du Fonds Arménien d’Argentine, 27 serres de 100 m2 de superficie ont été mises en place dans le village de Shosh. De nouvelles serres de 100 m2 seront prochainement installées dans les régions de Martakert et de Martuni.

David Alexandrian Artsakh I Image 2022 07 22 at 16.46.45

DES RUCHES TRÈS PRODUCTIVES

Le Fonds a distribué cette année au total 150 ruches à double compartiment en Artsakh pour dynamiser et soutenir les apiculteurs.
C’est une activité très lucrative pour les villageois, notamment grâce à la très bonne qualité du miel produit et la forte demande. La distribution a été effectuée à raison de 50 ruches par district de l’Artsakh (Askeran, Martakert, Martuni), dans les villages de Shosh, Bertashen, Zaglik, et Martakert. Les bénéficiaires sont des apiculteurs dont les ruches sont restées du côté azéri, après la guerre des 44 jours en 2020.

DE LA SÉCURITÉ ET DU PLAISIR POUR LES ENFANTS

Les enfants n’ont pas été épargnés par la guerre.
Besoin d’oublier, de passer à autre chose, de se sentir protégés, de jouer et de rire, tels ont été les maîtres mots de trois actions.
L’Ecole d’Ivanyan avait besoin de travaux importants. Le Fonds Arménien de France avec le soutien financier de Boris Manoukian, de Marseille, s’en est chargé : la façade, le gymnase, la chaufferie les portes, les fenêtres, les sols et les escaliers ont été rénovés dans un premier temps. Les systèmes d’approvisionnement en eau, d’évacuation des eaux usées et d’électricité dans un second temps. Les 201 élèves ont pu réintégrer l’école dès février 2022, en toute sécurité.
A Askeran, les enfants des 114 familles déplacées qui y avaient trouvé refuge ont bénéficié d’une aire de jeux (mini-terrains de football et de volley-ball dans un espace clôturé et avec des bancs), dont ils ont profité dès le mois de juin.
Le Fonds Arménien de France a porté le projet et il a été réalisé grâce au don de la ville de Bouc-Bel-Air et de son maire Richard Maillié. Cette ville française a signé une charte d’amitié avec celle d’Askeran, ce qui lui permet d’accompagner les Artsakhiotes.
Dans plusieurs villages d’Artsakh, pendant 12 jours, les enfants ont assisté, en février, à 24 représentations d’un spectacle de marionnettes organisées et présentées par les acteurs du théâtre d’État Khandamiryan de Shushi.
Financé par le Fonds Arménien de France et porté par le Ministère de l’Administration terri-

FORMATION ET CULTURE
L’ÉCOLE PROFESSIONNELLE YEZNIG MOZIAN

Fondée à Shushi en 2015 avec le soutien du Fonds Arménien de France, l’école professionnelle spécialisée dans les métiers du bâtiment (EPYM) a dû s’installer à Stepanakert suite à la guerre des 44 jours. Robert Aydabirian, coordinateur de la commission Education du Fonds Arménien de France et vice-président du conseil d’administration de l’EPYM a suivi attentivement sa mise en place. L’école a rouvert ses portes le 29 mars 2021 dans des locaux mis à disposition par le gouvernement d’Artsakh et rendus utilisables grâce à l’ONG Architectes de l’urgence qui a fourni pour près de 170 000 € de matériel professionnel. Le Fonds Arménien de France et le ministère de l’Education, des Sciences, de la Culture et des Sports d’Artsakh, ont cofinancé les équipements et le mobilier.

Epym Mpg 4239

Une partie de la rénovation et de l’ameublement de l’atelier a été réalisée par les apprentis de l’EPYM.
L’école Yeznig Mozian compte 6 spécialités des métiers du bâtiment : menuiserie, électricité, chauffage et équipements sanitaires, métallerie, gros-oeuvre (maçonnerie, construction en béton armé), finitions (peinture, carrelage, plâtrerie), auquel s’est ajouté celui de « Restauration collective » qui a été officiellement ouvert le 26 février 2022.
Les événements se sont succédé de mai à septembre 2021 : le 29 mai une plaque commémorative dédiée aux 10 élèves de l’école victimes de la guerre a été posée en présence des parents des jeunes disparus et du corps enseignant.
Le 7 juin, afin de sensibiliser les jeunes à la découverte des métiers du bâtiment et de la restauration collective, s’est tenue la première journée Portes ouvertes de l’école. En juillet, 55 apprentis, après 3 ans de formation, ont reçu leur diplôme. Il y avait parmi eux des diplômés de la nouvelle section culinaire. Une formation en cuisine, s’était tenue à l’école en septembre, sous la direction de la formatrice Ani Stépanian, à laquelle ont participé 44 habitantes de villages frontaliers de l’Arsakh. Une bonne manière de partager les savoir-faire !
186 élèves étudiaient au collège avant la guerre.
Ils sont maintenant 109. Les élèves qui viennent d’Arménie ou de communes éloignées d’Artsakh bénéficient d’un dortoir, d’un transport pour ceux qui habitent loin et pour tous,  de trois repas gratuits par jour.

LE CENTRE DE LA FRANCOPHONIE
PAUL ELUARD À STEPANAKERT

Officiellement inauguré le 14 septembre 2021, le Centre de francophonie Paul Eluard de Stépanakert est le fruit de la volonté de l’ancien député François Rochebloine, soutenu fermement par Hovannès Guévorkian, représentant de l’Artsakh en France. Le Fonds Arménien de France, initiateur et co-financeur du projet, a bénéficié des subventions de plusieurs collectivités territoriales (Vienne, Les Pennes-Mirabeau, Bourg-lès-Valence, Bouc-Bel-Air, Valence, Villeurbanne, Sarcelles, Décines-Charpieu, Alfortville, Bourg-de-Péage, Saint-Etienne,  Arnouville, départements de l’Isère et de la Loire, Région Auvergne-Rhône-Alpes), du soutien de trois associations (Amicale des Arméniens de Romans, Association Culturelle arménienne de Sarcelles, Association franco-arménienne du pays de Martigues) ainsi que de deux legs (Marie Khedechian et Gérard Hantchérian).

Le gouvernement d’Artsakh a assuré près de la moitié du financement du projet. Fin juin, le centre avait accueilli un événement artistique inaugural « Sunrise Stepanakert », parrainé par la Fondation Calouste Gulbenkian, démontrant par là-même l’espoir et le renouveau possibles. Valérie Pécresse a bien compris la volonté d’inscrire la France dans le paysage culturel de l’Artsakh lorsqu’elle s’y est rendue avec une délégation le 24 septembre et déclaré qu’elle venait « plaider pour le retour de la paix au Haut-Karabagh, le renforcement du soutien français en matière économique, culturelle et de protection du patrimoine religieux ».

UN PROGRAMME QUI S’INSCRIT DANS LA DURÉE

Prévision, réalisation, innovation, expertise, ces qualificatifs (et il y en aurait beaucoup d’autres) peuvent être attribués à ce programme mis sur pied, et avec succès, il y a maintenant 14 ans. Tel un puzzle, il s’est construit avec une détermination tranquille : un projet agricole pérenne, un élevage de qualité, une économie familiale responsable et pour finir, un lycée agricole du nom de celui qui l’a soutenu ardemment, le lycée Patrick Devedjian, inauguré cette année, mi-septembre.

C’est une belle histoire qui pourrait commencer comme un conte mais celle-ci est bien réels. Régulièrement, notre journal a informé les donateurs des évolutions positives de ce projet devenu réalité grâce à l’implication totale du Conseil départemental des Hauts-de-Seine depuis 2008 sous la présidence de Patrick Devedjian. Après sa mort tragique du coronavirus en 2020, son successeur, Georges Siffredi a poursuivi son œuvre en renouvelant la convention de coopération entre le Département des Hauts-de-Seine et la Région du Tavush.

Les Brebis Photo Max Sivaslian 2022 02 18 40

Aujourd’hui, la diversification du programme se poursuit avec un focus sur la ferme de Lusadzor qui va devenir, cette année, un centre de formation pratique.
Les avancées sont concrètes et s’inscrivent dans la durée. Dès 2021, les actions ont été menées en synergie les unes avec les autres : l’acquisition de 77 ovins venus de France, la première récolte du foin dans les alpages, la distribution de 50 000 plants d’arbres fruitiers et 1,5 million de plants de légumes, la première transhumance, la culture du maïs et de l’orge, le soutien aux familles des réfugiés. Outre les distributions classiques de semences, de plants d’arbres fruitiers et de légumes, les activités de la ferme se poursuivent toujours en innovant : augmentation et diversification du cheptel, amélioration de sa qualité de vie, production de fromages, et accompagnement des experts.

LE BÉTAIL DE LA FERME EN DÉTAIL

Eric Bodinat, expert conseiller en élevage pour le Fonds Arménien de France, précisait récemment : « A l’heure actuelle, nous avons environ 120 vaches laitières, plus des génisses qui donneront bientôt naissance à des veaux. Cela constitue un cheptel conséquent ».
Cette année, ces vaches ont augmenté leur production pour atteindre une moyenne de 13108# Le courrier du Fonds Arménien de France 16 litres par jour. En mai, 50 génisses ont été menées sur les alpages. En septembre, « la plupart des brebis de la ferme ont mis bas en moyenne deux agneaux.
Au total, nous avons eu plus de 80 naissances avec une mortalité quasi inexistante ». Dans le cadre des activités de la ferme, une partie des agneaux mâles a été donnée à des éleveurs de la région du Syunik pour augmenter leur production de viande. Ils vont les croiser avec leurs moutons, pour augmenter leur rendement.

Vaches Photo Max Sivaslian 2022 02 18 11 Copie Scaled

LA PRODUCTION DE FROMAGE DE LA FERME

Un peu plus de 4 tonnes de fromages et produits laitiers sont exportées mensuellement vers la Russie. Elaborés avec des maîtres fromagers français, ils rentrent dans la catégorie de produits fins et gourmets. Ils sont aussi commercialisés sous la marque EcoTavush dans les supermarchés d’Erévan et une boutique du même nom que la marque.
Mais l’innovation dans la production de la ferme est de produire à terme une nouvelle gamme de fromages à partir du lait de brebis (en croisant les brebis avec des béliers de race laitière).

Fromages Img 20221009 W A0001

LA QUALITÉ DE VIE DU BÉTAIL

Elle commence déjà par l’alimentation. Ainsi, cette année, au mois d’août a eu lieu la récolte de foin dans les alpages de juin à septembre 2021 par une action conjointe entre le Fonds Arménien de France et la quarantaine d’éleveurs sur la région. Comme l’année dernière la quantité de fourrage récolté améliorera la ration des animaux de la ferme de Lusadzor cet hiver. En 2022, de l’avoine a été semé sur 17 ha de terrains loués autour de Lusadzor pour nourrir le bétail de la ferme et de la luzerne et du maïs ont été plantés sur les terres de Markara, près d’Etchmiadzin, car la terre du Tavush n’est pas propice à sa culture. En effet, produire localement la nourriture est un gage de qualité et d’économie. Pour le moment, il s’agit de blé, d’orge, de maïs, d’avoine et de luzerne, mais d’autres types de cultures sont à venir.
Mais la qualité ne se borne pas à la nourriture.
A la ferme, les bêtes ne sont pas parquées mais gambadent librement. Pour Eric Bodinat, cette approche « à la française » est primordiale.

LES PLANTS D’ARBRES FRUITIERS ET DE LÉGUMES

Traditionnellement, le Fonds Arménien de France, distribue chaque année des plants aux familles les plus nécessiteuses, via la ferme de Lusadzor.
17 villages de la région (Lusadzor, Voskepar, Khashatarak, Barekamavan, Tzaghkavan, Bergaber, etc.) en ont profité en 2022.
Au printemps 2022, le Fonds Arménien de France en partenariat avec le Département des Hauts-de-Seine, a permis la plantation de 55 000 plants d’arbres fruitiers (pommiers, cerisiers, figuiers, kakis, poiriers, pêchers….), distribués aux agriculteurs et aux écoles du Tavush. Beaucoup d’écoles ont été demandeuses afin d’en planter sur leur terrain, pour initier les enfants à l’arboriculture fruitière et aussi pour leur consommation. Depuis 2016, 200 000 plants d’arbres ont été attribués. L’idée est aussi de mettre en place de grands vergers et comme le disait dernièrement un agriculteur bénéficiaire de la distribution « Ceci est à moi, ce verger c’est ma vie… J’aimerais agrandir mon terrain afin d’augmenter mes revenus et m’occuper d’un verger plus grand ».
Les distributions de plants de légumes suivent la même progression. Depuis 2021, 1 100 000 plants (aubergines, tomates, poivrons, choux, concombres) ont été donnés. A l’été dernier, des serres ont été installées sur 1 000 m2 et 4 000 plants de concombres ont été plantés.

L’ACCOMPAGNEMENT DES EXPERTS

Depuis la création du centre agro-pastoral, les experts ont accompagné cette expérience. En février 2022, dans le cadre d’un partenariat entre le Fonds Arménien de France et l’ENSVFVI, (école nationale des services Vétérinaires) René Kazandjian, un vétérinaire engagé auprès du Fonds Arménien et qui se consacre à la ferme de Lusadzor depuis 2011, s’est rendu sur place, accompagné de deux experts de l’ADILVA (Association Française des Directeurs et Cadres de Laboratoires Vétérinaires Publics d’Analyse) pour une mission d’analyse prospective.
L’objectif est d’évaluer les besoins en renforcement des capacités des laboratoires arméniens en diagnostic de santé animale. Des perspectives de collaboration sont étudiées.
La gestion de la ferme est assurée par Jacques Bodinat, expert-conseiller en élevage. Deux experts en formation se consacrent au lycée agricole Patrick Devedjian, en apportant leur savoir-faire en matière de programmes et de pédagogie : Max Delpérié, ancien directeur des lycées agricoles de Limoges et du Nord Haute-Vienne, présent sur place en tant que consultant développe les programmes de formation et Jacques Bahry, spécialiste de la pédagogie et de la formation professionnelle assurera un suivi à distance et un rôle de conseil. Ils sont épaulés sur place par Vaspour Karapetyan.

20220802 113220

LE LYCÉE AGRICOLE PATRICK DEVEDJIAN À IDJEVAN

L’idée de création d’un établissement dédié à l’enseignement technique agricole est apparue il y a plusieurs années, devant la nécessité de formation des jeunes souhaitant s’orienter vers les métiers de l’agriculture. L’expérience acquise en matière de formation professionnelle par le Fonds Arménien de France à travers la création et le développement à Shushi, puis à Stepanakert, de l’École professionnelle Yeznig Mozian (EPYM), formant aux métiers du bâtiment, selon le modèle d’apprentissage français, a beaucoup facilité sa tâche. Le Fonds porte le projet en partenariat avec le ministère de l’Education nationale d’Arménie à travers des échanges féconds avec la vice-ministre de l’Éducation des Sciences, de la Culture et des Sports d’Arménie, Janna Andréassian, chargée de l’Éducation, ainsi que ses équipes. Il repose sur un enseignement théorique et pratique qui sera dispensé dans le lycée agricole en corrélation avec la ferme de Lusadzor, qui assume, en plus de ses activités, le rôle de ferme école. Des stages professionnels auront également lieu dans d’autres exploitations agricoles de qualité.
Le 26 mai 2022, la Région Île-de-France avait voté une subvention de 100 000 € afin de soutenir la création du Lycée agricole qui a ouvert ses portes, le 5 septembre dernier, à 40 élèves dont 11 filles.

FORMATION CONTINUE : DES PERSPECTIVES D’EMPLOI

Un an après la mise en oeuvre du programme de formation des aides-infirmières en collaboration avec l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), le Fonds Arménien de France continue sur sa lancée avec le financement d’une nouvelle initiative pédagogique et médicale : le programme de formation au métier d’assistant dentaire.

L’idée de ce nouveau projet, une nouvelle fois initié par la dynamique Hilda Baïramian, professeure à l’USJ, a vu le jour au lendemain du stage précédent. « Un jour que je lui rendais visite, le prélat arménien apostolique du Liban, Mgr Shahé Panossian, m’a dit : “Quand je me promène à Bourj Hammoud, les hommes sont dehors à boire le café et c’est toujours les femmes qui travaillent… Il faut faire quelque chose !” », raconte Hilda.
A partir de là, l’idée de mettre sur pied une formation dans le domaine de la médecine dentaire a commencé à germer dans mon esprit et, de par mon activité à l’USJ, j’ai aussitôt fait appel à la Faculté de médecine dentaire. »

280076760 325084883109713 7508347180002812619 N

Le bouche-à-oreille aidant, plusieurs cliniques privées et centres publics de traitement dentaire ont manifesté leur intérêt pour le projet et se sont engagés à créer des opportunités d’emploi pour les futurs diplômés.

Initialement établi en 2011 par la Faculté de médecine dentaire de l’USJ, le « Certificat d’aptitude à la profession d’assistant dentaire » (CAPAD) a été adapté pour le public des Arméniens du Liban et de Syrie. Son objectif ?
Transmettre aux candidats toutes les compétences théoriques et pratiques nécessaires pour travailler dans un cabinet dentaire : accueil et prise en charge administrative du patient, assistance au dentiste lors de la consultation, nettoyage, désinfection et stérilisation des instruments. « Le programme s’étalera sur trois mois, à raison de deux jours de cours par semaine, et sera assuré par des professionnels de la médecine dentaire », explique Hilda Baïramian. « C’est une formation qui met surtout l’accent sur la pratique, tout en transmettant un savoir de base en matière de sciences et de communication. » Les cours se dérouleront dans les laboratoires dentaires de l’USJ et le transport des candidats sera assuré vers le campus, au départ de Bourj Hammoud. Quant au financement de la formation, d’un coût total de 44 000 €, il sera entièrement couvert par le Fonds Arménien de France.

Prévu pour débuter en décembre, le programme accueillera 25 candidats, hommes et femmes de plus de 25 ans, ayant le niveau bac, et sans expérience médicale requise. Des évaluations théoriques et pratiques sont prévues tout au long de la formation et les candidats qui auront assuré toutes les heures se verront remettre le certificat « CAPAD » lors d’une cérémonie officielle. A partir de là, leur avenir
est, selon Hilda, tout tracé. « Malgré la crise que traverse le pays, beaucoup de Libanais de la diaspora continuent à venir au Liban pour recevoir des soins dentaires (moins chers que dans leurs pays et d’aussi bonne qualité – NDLR) et les polycliniques ont régulièrement besoin d’embaucher des assistants dentaires qualifiés », assure-t-elle. « De plus, nous pouvons nous appuyer sur le succès de notre précédente formation des aides-infirmières : les quinze femmes qui ont suivi les cours à l’USJ ont toutes trouvé du travail, et maintenant les cliniques m’appellent pour en recruter d’autres ! » Un enthousiasme qui met du baume au coeur et qui nous rappelle que pour faire face aux difficultés de la vie, mieux vaut s’armer de savoir… jusqu’aux dents !

Achod Papasian

SOUTIEN AUX ÉCOLES ARMÉNIENNES DE FRANCE

5% des recettes du Fonds Arménien de France (hors dons dédiés) sont consacrés aux écoles arméniennes de France afin de les aider pour la construction, l’agrandissement ou l’équipement des bâtiments. Deux projets de construction, l’école maternelle d’Alfortville et l’école quotidienne de Valence, ainsi que les écoles Tebrotzassère du Raincy et Hamaskaïne Tarkmantchatz d’Issy-les-Moulineaux, sont les dernières en date à avoir bénéficié de cette aide.

L’école est l’instrument indispensable à l’apprentissage de la langue et de la culture. Cela est encore plus vrai au sein de la diaspora arménienne de France où la cellule familiale n’est plus en mesure d’assurer une transmission de la culture et de la langue arméniennes sur le long terme. De plus, acquérir une double culture dès le plus jeune âge donne aux enfants des aptitudes supplémentaires pour d’autres apprentissages. Posséder une double culture est une richesse et leur donnera des facultés d’adaptation utiles dans le monde dans lequel nous vivons. Ces quelques réflexions sont suffisantes pour motiver un projet d’école.

L’école maternelle Kevork Arabian bénéficie d’un contexte très favorable à Alfortville. C’est une ville de la région parisienne qui regroupe une communauté arménienne importante sur une étendue limitée, ce qui favorise la fréquentation d’une école quotidienne. Celle-ci existe depuis 1978, d’abord avec des classes de maternelle puis de primaire et d’un collège ouvert en 2015. Résultat : la croissance de 50% des effectifs qui sont passés de 200 à 300 élèves environ, entre 2014 et 2020. Cette dynamique risquait néanmoins d’être interrompue parce que les classes de maternelle étaient saturées et parce qu’elles ne satisfaisaient plus aux normes actuelles. C’est pourquoi la construction d’un nouveau bâtiment a été initiée en 2019.

L’école quotidienne Kevork Arabian de Valence est un groupe scolaire trilingue à la pédagogie innovante assurant un enseignement de la langue, de l’histoire et de la culture arméniennes tout en suivant strictement les programmes de l’Éducation Nationale. Il apportera également une nouvelle dynamique à la communauté arménienne de Valence, le nouveau bâtiment incluant un espace culturel polyvalent adjacent à l’école.

L’école Tebrotzassère, née il y a 142 ans à Ortaköy dans la banlieue d’Istanbul, est installée depuis 1928 au Raincy. Le bâtiment principal, un imposant édifice du 19e siècle, centre névralgique de l’établissement qui abrite les bureaux de la direction et de l’administration, les salles de classes du primaire et du collège, le réfectoire, la salle informatique et la bibliothèque, doit être rénové.

L’école Hamaskaïne-Tarkmantchatz a ouvert ses portes en 1996 à Issy-les-Moulineaux et accueille 121 élèves. Comme toutes les autres, elle a vécu une année 2020 difficile qui a vu se cumuler la baisse drastique des dons réguliers. Elle subit aussi l’apparition de nouvelles charges liées à l’application de protocoles sanitaires nécessitant des travaux de réfection, sécurisation, mise aux normes et rénovation.

Alors que la tendance générale est à la fermeture des écoles arméniennes au Moyen-Orient, les efforts conjugués des écoles (associations gestionnaires, enseignants), des parents d’élèves, le soutien de mécènes tels M. Kevork Arabian et l’appui du Fonds Arménien de France, permettent ces réalisations pour donner une éducation de qualité aux enfants tout en assurant l’apprentissage de la langue et de la culture arméniennes.
Raffi Hekimyan

1 193 000 €
C’est le montant versé par le Fonds Arménien de France aux écoles arméniennes de France depuis sa création.

 

ÉCOLE MATERNELLE KEVORK ARABIAN – ALFORTVILLE
100 000 € pour la construction de la maternelle

L’Association pour la promotion de la culture arménienne en France (APCAF) présidée par Mgr Norvan Zakarian, est le porteur et le gestionnaire du projet, essentiellement financé par M. Kevork Arabian. Le financement du Fonds Arménien de France est issu du fruit du legs de Madame Jacqueline Galostian.
Le nouveau bâtiment se situe en face du collège et de l’école actuels. Il comportera 7 classes qui permettront quasiment de doubler la capacité d’accueil de la maternelle. Les fondations du bâtiment ont été calculées afin de pouvoir construire un niveau supplémentaire pour augmenter la capacité de l’école primaire. Le bâtiment d’un coût de 3,2M € devrait être achevé pour la rentrée 2023.

Ecole Maternelle Arabian Alfortville

ÉCOLE TEBROTZASSÈRE – LE RAINCY
50 000 € pour la rénovation de l’école

Les années passant, l’école doit aujourd’hui procéder à la rénovation du bâtiment principal, notamment au niveau des toitures (travaux réalisés durant l’été 2021), des planchers, de certaines fondations, de l’assainissement et effectuer des travaux de ravalement. Le projet, d’un coût de 590 000 €, est porté par l’Association des Dames Arméniennes Amies des Écoles Tebrotzassère, en charge de la gestion de l’école depuis sa création. La participation du Fonds Arménien de France est issue du fruit du legs de Madame Jacqueline Galostian. Une campagne de levée de fonds lancée par l’école a permis de recueillir 72 000 € dont 31 300 € en un seul week-end (3-4 juillet 2021), grâce à l’association ABACA qui regroupe des parents d’élèves.

Ecole Tebrotzassere

ÉCOLE HAMASKAÏNE TARKMANTCHATZ – ISSY-LES-MOULINEAUX
15 000 € pour les frais de sécurisation

Des travaux de réfection du sol de la cour des maternelles ont été réalisés à l’été 2020. A l’automne, dans le contexte de guerre en Artsakh, des travaux de sécurisation ont été entrepris. Des travaux de mise aux normes doivent être effectués (issue de secours, traversées coupe-feu, remise aux normes électriques) ainsi que la rénovation d’installations d’eau défectueuses.
Coût global du projet : 53 390 €.

Ecole Hamaskaine

ÉCOLE QUOTIDIENNE KÉVORK ARABIAN – VALENCE
100 000 € pour la construction de l’école

Ce projet d’envergure a été initié en 2015 par l’AGEFAV (Association de Gestion de l’École Franco-Arménienne de Valence), qui est l’organisme chargé de la gestion pédagogique et administrative de l’établissement. La construction du bâtiment a été confiée au CCAV (Centre Culturel Franco-Arménien de Valence), co-présidé par Mgr Norvan Zakarian et M. André Hasbanian. Son financement doit beaucoup à la générosité de M. Kévork Arabian. La participation du Fonds Arménien de France est issue du fruit du legs de M. Gérard Hantchérian. Le cumul des financements a permis d’atteindre 1 600 000 € ; il reste 300 000 € à collecter pour boucler le projet de construction. Malgré le contexte sanitaire, la première rentrée a eu lieu au mois de septembre 2020.

Ecole Kevork Arabian
LE FONDS ARMÉNIEN ACCOMPAGNE LA MISSION DE L’APCAF

Le projet de construction de l’école maternelle d’Alfortville est piloté par l’Association pour la Promotion de la Culture Arménienne en France (APCAF), présidée par Mgr Norvan Zakarian, dont l’objet est de promouvoir et diffuser la culture, la langue et la civilisation arméniennes en France. L’APCAF a déjà à son actif la construction de 2 écoles arméniennes en France : l’école Markarian-Papazian à Lyon, le bâtiment du collège et de l’école élémentaire à Alfortville.
Mgr Norvan Zakarian intervient également en tant que co-président du CCAV dans la construction de l’école Kevork Arabian de Valence. Tous ces projets ont été soutenus par le Fonds Arménien de France.

Resultats Phonethon 2022

Paris le 20 novembre 2022

Placé sous les parrainages de l’écrivain Sylvain Tesson et du journaliste Jean-Christophe Buisson, le Phonéthon 2022 du Fonds Arménien de France s’est clôturé sur des dons et promesses de dons de 1,64 million. C’est 5,1 % de plus que le Phonéthon 2021.

Grâce aux sommes recueillies, le Fonds Arménien va amplifier son programme de soutien aux villages frontaliers en Arménie (Syunik et Tavush), en Artsakh et les étendre à ceux du Guégharkounik (Arménie). Tous ceux qui ont été sur place– et notamment les parrains du Phonéthon 2022 ainsi que les équipes du Fonds Arménien de France – en témoignent : les habitants de ces villages sont profondément accrochés à leurs terres. Le soutien que le Fonds apporte, dans le domaine agricole en particulier, leur donne les moyens d’être autosuffisants et de développer leur agriculture en un modèle plus productif. Le Fonds va continuer à doter des milliers de familles de serres, de ruches, de motoculteurs, distribuer des semences de blé, des plants d’arbres fruitiers et maraîchers, de panneaux solaires et réaliser de nouveaux projets d’adduction d’eau.

Au Tavush, un lycée agricole franco-arménien portant le nom de Patrick Devedjian a ouvert ses portes : notre grande ferme voisine de Lussadzor servira aux travaux pratiques des élèves. L’aide aux écoles arméniennes du Liban, durement frappées par la crise, sera maintenue.

La collecte du Phonéthon se poursuit. Vous pouvez encore envoyer vos dons jusqu’au 15 janvier 2023* tout en bénéficiant de la déduction fiscale de 2022. Plusieurs associations ont organisé et organisent des événements dont les bénéfices sont destinés au Fonds Arménien de France : nous les remercions.

Nous vous invitons aussi à rejoindre la campagne de prélèvements « L’Arménie, tous les mois ». Son premier projet a été lancé : l’équipement en matériels de protection des groupes civils d’autodéfense des villages frontaliers. Il vous suffit de cliquer sur : https://www.fondsarmenien.org/l-armenie-tous-les-mois/

*Faites votre don sur www.fondsarmenien.org ou par téléphone (N° Vert 0809 54 26 26).

APPEL AUX DONS
Merci pour votre Générosité
Grâce à vous nous pouvons agir chaque jour pour aider à la reconstruction de l’Arménie.