Pourriez-vous nous décrire le rôle du Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France) dans la distribution d’énergie en Île-de-France ?
Jean-Jacques Guillet : Le Sigeif, créé en 1904, est un Syndicat intercommunal, dont la mission fondatrice est de veiller à la bonne exécution de la distribution de gaz et d’électricité confiée aux concessionnaires. Aujourd’hui, 189 communes ont délégué leur compétence gaz au Syndicat, et 66 leur compétence électricité. Cela représente au total 5,9 millions d’habitants pour lesquels l’énergie acheminée doit être la plus fi able. Nos équipes travaillent quotidiennement avec les gestionnaires de réseaux pour s’en assurer.
En parallèle, le Sigeif a intégré au fi l des ans d’autres compétences afin de s’adapter au mieux à l’évolution du paysage énergétique et répondre aux attentes des communes. En matière d’achat de gaz, de mobilité durable, de rénovation énergétique, de soutien aux énergies renouvelables, le Sigeif innove et agit de telle sorte que ses collectivités adhérentes disposent de la bonne énergie, au bon moment pour le bon usage.
Quelles sont les principales initiatives mises en œuvre par le Sigeif pour diversifier la production d’énergie renouvelable en France ?
J-J G. : Conscient des nécessités de la transition énergétique, le Sigeif accompagne ses adhérents dans le développement de projets EnR sur leur patrimoine de l’idée initiale jusqu’à la réalisation sans oublier un soutien financier adapté. Nous menons par exemple en ce moment, avec le Syctom, un projet d’unité de traitement et de valorisation des biodéchets du territoire qui produira, par méthanisation, 30 GWh de gaz renouvelable, soit l’équivalent de plus de 5 000 foyers.
En matière d’énergie solaire, le Sigeif a déjà contribué à l’installation de 22 MWc de puissance, avec notamment la plus grande ferme solaire photovoltaïque d’Île-de-France à Marcoussis mise en service en 2021, et continue de soutenir de futurs projets. Depuis peu, le Sigeif est également une autorité concédante pour les réseaux de chaleur renouvelable, dont les bénéfices en termes de maîtrise des dépenses et d’approvisionnement sont considérables pour les communes.
Hormis l’Arménie, dans quels pays le Sigeif a-t-il participé à des actions de coopération décentralisée ?
J-J G. : Le Sigeif subventionne depuis 20 ans des projets de coopération décentralisée en lien avec le domaine de l’énergie. Il s’agit par exemple d’équiper en panneaux solaires des centres de santé, des écoles, des centres de formation, des habitations isolées, le plus souvent dans des zones rurales où vivent des populations défavorisées.
Des programmes d’accès à l’eau potable et d’irrigation avec électrification ou des systèmes de pompage sont également financés par le Syndicat de même que la construction de biodigesteurs, comme à Madagascar, pour produire du gaz renouvelable en substitution du charbon. Enfin, des aides exceptionnelles sont attribuées dans les situations d’urgence. Ce fut le cas pour Haïti lors des séismes en 2010 et 2012 ou au Liban suite à l’explosion dans la zone portuaire de Beyrouth en 2020. En dehors de l’Arménie, le Sigeif a participé à des projets à Madagascar, au Liban, au Cambodge, au Burkina Faso, au Sénégal, au Vietnam et au Laos en accompagnant les associations sur toute la durée des actions menées.