La formation des populations rurales et la professionnalisation des agriculteurs des villages frontaliers du Tavush et du Syunik donne des résultats tangibles grâce aussi à l’implication de consultants venus de France.
En effet, l'équipe du Fonds Arménien de France en Arménie a de nouveau accueilli, au mois de juin, l'agronome et ingénieur horticole Rémy Robic. Après sa première mission en début d'année, le très actif retraité breton était de retour sur le terrain. Or, dans les vergers de Voskévan, il a noté avec satisfaction la raréfaction des parasites et autres nuisibles "ravageurs" sur les arbres fruitiers, grâce à l'application de bouillies organiques et à la bonne activité des insectes prédateurs dont il avait recommandé l'introduction quelques mois auparavant. En raison des mauvaises conditions climatiques de la fin du printemps et du retard de la végétation, Rémy avait choisi de consacrer son atelier de démonstration à la taille et au "palissage" des tomates, poivrons, aubergines et autres concombres cultivés en plein air. Cette technique consiste à faire grimper les plants le long de ficelles tendues afin de les extraire d'autres végétations qui pousseraient à leurs pieds d'une part et d'augmenter l’efficacité de la photosynthèse en développant la surface foliaire exposée aux rayonnements solaires. De retour à la ferme du Fonds, à Lusadzor, l'expert a également animé une formation, théorique cette fois, sur les méthodes de lutte biologique contre les pucerons. « Un échange fructueux s'en est suivi avec les participants », a-til noté, « permettant de discuter avec eux des méthodes alternatives de protection des cultures et de leur fournir des documents aide-mémoire qu'ils pourront consulter ultérieurement ».
L'objectif de son déplacement dans le Syunik concernait davantage la conduite des cultures sous serre. À Kornidzor et à Tegh (aux portes aujourd'hui fermées du Haut-Karabagh…), l'ingénieur horticole a retrouvé les bénéficiaires du programme de distribution de serres-tunnels du Fonds Arménien de France. Si le début de saison avait été, là aussi, marqué par le mauvais temps, le soleil avait repris ses droits à la mi-juin et il faisait chaud sous les serres. Rémy a prodigué ses conseils et ses "trucs" de spécialiste en vue d'une bonne gestion de la ventilation, de la température et de l'hygrométrie ambiante.
Au terme de sa deuxième mission, l'agronome breton a constaté de « nets progrès » dans le travail des agriculteurs, même s'il reconnaît que « beaucoup reste à faire ». Il a souligné leur enthousiasme et leur grande motivation, tous avides de conseils et de meilleures connaissances pratiques. « Ils posent beaucoup de questions », a-t-il fait remarquer, « particulièrement ceux du Syunik », note-t-il encore. Rémy leur a d'ores et déjà donné rendez-vous pour sa prochaine visite, l'année prochaine.