DE TEGH AUX SERRES, LA DYNAMIQUE HAY-MED
[25 août 2025] - Achod Papasian

Au cours de sa dernière mission, début mars, l’équipe de Hay-Med a poursuivi son programme médico-chirurgical dans les hôpitaux de Vanadzor, Tashir (Lori) et Gavar (Gegharkunik), ainsi que son soutien médical et financier à plus d’une cinquantaine de familles dans la ville d’Artashat (Ararat). Deux nouveautés sont venues se glisser dans ce programme déjà chargé : une journée de consultation au dispensaire de Tegh (Syunik), organisée par le Fonds Arménien de France, et le lancement d’une étude sur les conséquences liées à l’utilisation de produits phytosanitaires dans la culture sous serre.

En s’appuyant sur la présence du Fonds Arménien de France dans le Syunik, et plus précisément de l’équipe sur place dirigée par David Alexandrian, le docteur Jean-Michel Ekherian, président-fondateur de l’association Hay-Med, a organisé une journée de consultation au dispensaire de Tegh, le dernier village avant la frontière avec l’Artsakh. Pendant six heures d’affilée, il a reçu un grand nombre de patients souffrant de pathologies courantes mais très peu prises en charge : maladies du foie, diabète, orthopédie, cardiologie, etc. « Après l’examen de chaque patient, il a fallu prescrire de nouveaux traitements ou bien les réajuster, prescrire des examens complémentaires, conseiller des orientations », explique Jean-Michel Ekherian. « Je dois dire que j’ai eu une collaboration très fructueuse avec le médecin local, qui me fournissait des informations utiles. Dans les mois à venir, je ferai le point avec l’équipe du Fonds pour éventuellement revenir faire une consultation de suivi. » Cette journée a aussi été l’occasion de distribuer gratuitement des médicaments aux patients, ainsi qu’une somme d’argent aux personnes les plus démunies.

Au cours de leurs consultations avec les habitants d’Artashat, les médecins de Hay-Med ont constaté que plusieurs dizaines de personnes présentaient des troubles dermatologiques, des problèmes ophtalmiques ou bien se plaignaient d’avoir des vertiges. Des symptômes qui ont un dénominateur commun : le travail sous serre, avec des pesticides, et sans protection ! « Les organophosphorés sont des produits dangereux qui, à forte concentration, sont employés comme gaz de combat et à concentration inférieure comme produits phytosanitaires », explique le docteur Ekherian. « Comme les agriculteurs ne se protègent pas, ils sont exposés à ces vapeurs qui passent par la peau, les yeux et la bouche et qui peuvent causer des désordres qui vont de la simple irritation à la paralysie. » Une aberration, quand on sait qu’en Arménie, une protection basique ne coûte pas plus de 50 euros… Sous la houlette du Dr. Gérard Hovakimian, l’équipe de Hay-Med a donc entrepris de lancer une enquête nationale auprès des propriétaires de serres afin de déterminer quels types de pesticides ils emploient et si leurs travailleurs utilisent des moyens de protection. Une fois l’enquête terminée, les résultats seront communiqués au ministère de la Santé afin que ce problème de santé publique soit combattu au niveau national. À noter que l’utilisation de produits phytosanitaires concerne les serres de grandes envergures (~3 500m2) et pas celles fournies par le Fonds Arménien de France (~150 m2) aux agriculteurs du Syunik, qui n’ont pas les moyens de se procurer des pesticides heureusement ! et utilisent à la place des solutions biologiques.

 

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