Parallèlement à la récente réorganisation de ses étables, la ferme de Lusadzor, dans le Tavush, poursuit ses efforts en vue d’optimiser tous les aspects de sa production et de sa consommation. Dans le cadre de son partenariat avec le Conseil départemental des Hauts-de-Seine, le Fonds Arménien de France prévoit de doter la ferme d’un système de traitement des eaux usées, en collaboration avec le SIAAP (Service public de l’assainissement francilien), et de panneaux solaires supplémentaires, en collaboration le Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France).
A l’heure actuelle, c’est dans la rivière voisine que sont rejetées les eaux usées de la ferme liées à l’activité administrative et au nettoyage des étables et de la fromagerie. Avec l'appui du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, le Fonds arménien a donc fait appel au SIAAP pour créer un point de collecte et de traitement des eaux usées de la ferme, mais aussi de toutes les habitations du village de Lusadzor. « L’idée, c’est de mettre en place un système pour la vidange des fosses septiques qui pourra potentiellement être reproduit dans les villages voisins comme Aknaghbyur, Khashtarak et Lusahovit », explique David Alexandrian, ingénieur et chef de projet pour le Fonds Arménien. « Ce modèle pourra également être proposé à certains types d’industries de la communauté de communes d’Idjevan qui souhaitent filtrer et traiter leurs eaux usées. »
Ce projet pilote utilise la technique des filtres plantés, un dispositif d'assainissement écologique et au coût relativement faible qui repose sur le principe de la « phyto-épuration », ou épuration par les plantes. Ainsi, les eaux usées passent à travers des bassins remplis de graviers dans lesquels des roseaux, avec leur système de racines, drainent, oxygènent et favorisent les bactéries épuratrices aérobies. « Ce système de traitement correspond bien à la configuration des villages de la région avec leurs petites fosses septiques », assure David. « Nous avons déjà réalisé une pré-étude pour la mise en place du projet et une seconde étude plus complète aura lieu au mois de juillet avec un expert du SIAAP. » Les travaux de construction de la station de traitement, entièrement financés par le SIAAP, devraient commencer à la mi-2024.
La collaboration avec le Sigeif, quant à elle, s’inscrit dans la continuité d’un précédent projet d’énergie solaire.
En 2017, le Syndicat francilien avait déjà cofinancé l’installation d’une station de panneaux solaires photovoltaïques et d’une unité de panneaux solaires thermiques pour fournir la fromagerie de la ferme en énergie électrique. « Depuis, l’activité de la ferme a beaucoup augmenté : le nombre de vaches a doublé et les moutons de race Blanche du Massif central sont arrivés », dit David. « Par conséquent, la consommation d’énergie, notamment électrique, a également explosé et l’installation actuelle n’est plus suffisante pour couvrir nos besoins. Afin d’augmenter la production d'électricité de la ferme, le Fonds prévoit ainsi d’installer une nouvelle unité de 100 kWc sur une surface de 542 m 2 et d’ajuster l'angle d'inclinaison des panneaux existants pour un meilleur rendement. D’un montant total de 48 590 €, ce projet, toujours cofinancé par le Sigeif, permettra à la ferme de couvrir 85% de ses besoins en électricité et d’améliorer sa rentabilité tout en réduisant ses émissions de CO2.
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