Je m’adresse ici, plus particulièrement, aux donateurs et donatrices qui se sont massivement mobilisés lors de la « guerre de 44 jours » et, souvent aussi, au lendemain de l’exode forcé de la population de l’Artsakh, mais qui n’ont plus contribué à notre action, depuis. Et leur dire, en toute simplicité, que nous avons besoin d’elles et d’eux. Non seulement lors des drames et tragédies, mais aussi, et surtout, en temps de paix. Car c’est là que l’on se prépare et qu’on agit pour prévenir les crises et, si elles surviennent, pour en atténuer l’ampleur. C’est en temps de paix qu’on se donne les moyens de faire face, le moment venu. Ces moyens sont multiples : armée, diplomatie, communication (avec et sans « s »), infrastructures, capacités scientifiques,... Chaque moyen est nécessaire, indispensable ; entre eux, ils sont complémentaires. Et ils ont pour point commun de requérir, tous, un socle économique solide, une société saine.
Ces tâches sont complexes. Elles requièrent la participation de toutes et de tous. Et elles ne peuvent s’accomplir que dans la durée. Il revient donc à chacun et à chacune de nous d’assumer ce qui relève de lui, d’elle, en accord avec sa vocation, en fonction de ses capacités. C’est ce que tente de faire le Fonds Arménien, à sa mesure, dans le domaine d’action qui est le sien : renforcer le tissu socio-économique, développer les infrastructures, améliorer les conditions de vie des populations, en particulier dans les villages frontaliers.
Il est temps que nous tirions, ensemble, les enseignements de l’histoire si douloureuse de l’Arménie et de l’Artsakh. Et que nous agissions avec constance et persévérance. De ne pas attendre qu’un désastre se produise pour nous mobiliser, car cela risque d’être trop tard. N’avons-nous pas assez compris, après un siècle et demi de massacres et de déportations, que les prédateurs convoitent l’espace de vie des Arméniens, tout l’espace de vie ? Qu’ils créent des vides démographiques, par le feu et par le sang, pour les occuper ?
Votre action compte. Elle peut changer la donne. 10 000 euros de plus pour le Phonéthon, c’est une famille de plus relogée dans le Syunik. 1 000 euros, c’est un panneau solaire sur le toit de cette famille. Avec 100 euros, c’est un verger qui naît. Et la région se peuple. Elle se renforce. Lecteur, lectrice, donnez-nous les moyens d’agir ; pour eux, oui, mais aussi pour vous.